Petite histoire du bureau de poste de Laroche au XIX° siècle à travers ses cachets

 

Au début du XIX° siècle, la commune de Laroche Saint Cydroine est constituée de deux hameaux : Sainte Sidroine situé sur la colline où a été édifiée l’église dédiée à la sainte au XI° siècle et La Roche sur Yonne situé au bord de la rivière à 600 m à l’est. Elle compte prés de 900 habitants.

 

Ce dernier doit son essor au développement du trafic fluvial qui a d’ailleurs nécessité la création d’un port dit « des coches » où s’active une équipe d’ouvriers nécessaires aux opérations de transbordement.

 

Le transport fluvial s’amplifie avec la construction du canal de Bourgogne de 1775 à 1832, destiné à établir une relation entre Le Havre, Paris, Lyon et la Méditerranée. Cette construction nécessite la création d’un nouveau port plus important, avec avant-port au confluent du canal et de l’Yonne, dénommé «port de Laroche », bien que situé sur le territoire de la commune de Migennes, dont le hameau d’environ 400 habitants à vocation agricole est situé à 2 km à l’est. Des installations complémentaires sont crées : entrepôts, ateliers, etc. et les échanges de courrier se développent.

 

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Le bureau de distribution, situé route de Joigny, est créé le 1er janvier 1827 sous le nom de La Roche sur Yonne (l’Yonne est le département n°83), puis La Roche St Cidroine en 1848 (Le bureau de recette est créé en 1855). Il utilise d’abord un cachet linéaire, dit « cursive » associé au cachet à date de Joigny ou Brienon dont il dépend, puis un cachet à date en complément d’un losange à chiffres lors de l’utilisation du timbre poste. Le port est indiqué sous forme manuscrite puis de cachet. Des cachets complémentaires figurent éventuellement (celles concernant les boites rurales sont apposées par les facteurs effectuant les levées)

 

Cursive type 19 (la plus courante) :       83               avec cachet type 12 de Joigny du 16 juillet 1839

                                          La Roche     C = boite rurale (Bussy en Othe)   - 1D (rouge) = taxe de décime rural + 2 (manuscrit) = 2 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

 

Cursive (type 19) :                 83          avec cachet type 12 de Joigny du 5 juin 1841

                                     La Roche      8 (manuscrit) = 8 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Cursive (type 19) :           83         avec cachet type 14 de Brienon du 13 oct. (année absente : 1841)

                                   La Roche          8 (manuscrit) = 8 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Cursive (type 19) :       83         avec cachet type 14 de Brienon du 27 mai 1842

                                La Roche     4 (manuscrit) = 4 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Cursive (type 19) :         83         avec cachet type 13 de Joigny du 7 janvier 1846

                               La Roche       OR  = origine rurale - 1D (rouge) = taxe de décime rural

                      en surcharge sur  P.P.  (port payé) + 4 (manuscrit) = 4 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Cursive (type 19) :          83        avec cachet type 13 (ou 12 ?) de Joigny du 17 mai 1845

                                   La Roche           4 (manuscrit) = 4 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

Cursive (type 19) :          83          avec cachet type 14 de Brienon du 15 AOUT 1845

                           La Roche      OR = origine rurale  - 1D (rouge) = taxe de décime  rural

+ 4 (manuscrit)   = 4 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

En 1845 : changement de cursive et changement d’appellation :

 

 

Cursive (type 21) de 21 mm :         83               avec cachet type 13 de Joigny du 18 FEVR. 1846

                                                 La Roche       C7  = boite rurale (Migennes) - 1D = taxe de décime rural         

                                      sur Yonne       + 10 (manuscrit) = 10 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

 

 

Cursive (type 21) de 19 mm :          83

                                       La Roche-     avec cachet type 15 de Joigny du 6 DEC 1846

                                        s-Yonne        A2 = boite rurale (Migennes) - 1D (rouge) = taxe de décime rural

+ 4 (manuscrit) = 4 décimes à percevoir (du destinataire)

 

 

 

Ces deux dernières cursives n’ont été utilisées qu’en 1845 et 1846 pour la première et en 1846 pour la seconde.

 

 

 

 

En 1848, le bureau de La Roche sur Yonne devient La Roche St Cidroine

(la ligne de chemin de fer Paris-Lyon est en cours de construction pour une mise en service en 1849)

 

 

         Cursive (type 21) :             83         

               La Roche      avec cachet type 13 de Joigny du 10 juin 1848

                                        St Cidroine    Tampon : 4 = 4 décimes à percevoir (du destinataire)                      

 

 

 

 

    Cursive (type 21) :           83         

        La Roche       avec cachet type 13 de Joigny du 28 NOV 1848

        St Cidroine         7 = 7 décimes à percevoir (du destinataire)                 

 

 

 

 

 

En 1849, le timbre poste fait son apparition et n’est apposé sur les plis que lorsque l’expéditeur paie le port, ce qui n’est pas obligatoire et n’est pas la coutume puisque jusqu’alors le port était toujours payé par le destinataire.

 

                                          

 

On trouve donc encore des plis sans timbre pendant plusieurs années :                                

 

   Cursive (type 21) :       83         

                La Roche      avec cachet type 13 de Joigny et dateur perlé du 16 NOV. 1850

                              St Cidroine    Cachet : A2 = pli collecté par le facteur dans une boite rurale (à Migennes)

Tampon : 25 = 25 centimes à percevoir (du destinataire), mis en service en 1850.

 

 

  

 

 

 Cursive (type 21) :          83         

                          La Roche      avec cachet dateur perlé (bureau de distribution) du 27 AVRIL 1852 et  OR = origine rurale.

                               St Cidroine           Tampon: 25 = 25 centimes à percevoir (du destinataire)

 

                                     

 

 

 

 

En 1852, les bureaux de poste sont classés et numérotés par ordre alphabétique à l’intérieur d’une première nomenclature. La Roche St Cidroine porte le n° 2699 et est doté d’un cachet losange à points reprenant ce n°, dit cachet « petits chiffres ».

 

Ces cachets peu lisibles furent remplacés par des « gros chiffres » plus lisibles et nouvelle numérotation fin 1862.

 

PC 2699 sur timbre n°14 et 14a

 

 

PC 2699 avec cachet type 15 du 12 MAI 1862

 

 

 

 

Les GROS CHIFFRES (GC) étaient destinés à remplacer les PETITS CHIFFRES (PC) qui, à cause de leurs dimensions, ne donnaient pas satisfaction pour ce qui concerne la lisibilité.

 

En juillet 1862, l'Administration postale française décide donc la création d'une nouvelle nomenclature, toujours classée par ordre alphabétique, destinée à remplacer la précédente.

 

 

La Roche St Cidroine prend alors le n° 3166, au lieu du n° 2699 dans la nomenclature « petits chiffres », par suite de l’ouverture de nouveaux bureaux depuis 1852, et est doté d’un cachet losange à points reprenant ce n°. Même utilisation que le cachet PC.

 

 

 

GC 3166 sur timbre n°22 (1862/71), 58 & 60(1871/75)

 

 

GC 3166 avec cachet type 15 du 15 JUIN 1866

 

 

 

 

 

Les GROS CHIFFRES furent supprimés fin mars 1876, l'Administration décidant l'annulation des timbres-poste au moyen du cachet à date en service dans tous les bureaux

 

 

En 1901 apparaît le cachet type T.01  et l’appellation devient : Laroche St Cydroine.

 

 

Lettre du 1er août 1905 avec cachet type T.01 et cachet de boite rurale : A (Brion)

 

 

 

Lettre du 19 DEC 1905 avec cachets type T.01 et boite rurale : B (Epineau)

 

 

 

                                Poste laroche 3.jpg (37051 bytes)

 

Aujourd’hui, le bureau de poste de Laroche Saint Cydroine, ci dessus, qui était situé route de Brion, n'existe plus. Depuis le 1er avril 2013, il est remplacé par une agence postale installée dans les dépendances de la mairie.

 

Documentation : collection privée.     Bibliographie : Histoire et marques postales de l’Yonne 1700-1876 de Jacques DREANO

 

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